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Muse Baroque (France) 

Feb. 2013

Voici un enregistrement, qui, à la manière de l'Arpeggiata, transgresse les lisières entre musique populaire et musique savante, musique du monde et musique baroque. Et s'il paraît dans la fameuse collection du Chant de la Terre et non Ut pictura Musica de chez Alpha, c'est bien parce que Mare Nostrum, bien qu'offrant une interprétation historiquement informée (plus ou moins, cf. l'arrangement bien contemporain des "Cumbées") sous la direction fine et enthousiaste d'Andrea De Carlo, se concentre avant tout sur les atmosphères tantôt mystique ("Ayo visto la mappamondi"), tantôt jubilatoire (La Media Bamba des années 30), et tantôt poétique ("Marizàpalos") avec un égal bonheur, au long d'un voyage généreux et accessible à travers cette Nouvelle Espagne aux créations incroyablement variées. La Nouvelle Espagne, c'est cette terre immense, s'étendant de la Californie au Texas jusqu'aux confins du Costa Rica dans laquelle se développèrent les arts, mêlant les influences mexicaines aux compositions ibériques, où s'épanouit le genre idiomatique du "son", brève œuvre musicale fondées sur des patrons rythmiques et harmoniques récurrents, recouvrant largement chaconnes ou sarabandes du Vieux Monde, influences populaires africaines ou mexicaines, laissant une large place à l'improvisation. On avoue que devant la richesse et la diversité des sones, la définition semble coiffer un vaste éventail de pièces.

Mais au-delà de la difficulté de cerner les influences et les périodes, puisque l'enregistrement propose un panorama du XIVème siècle à nos jours, avec la datation toujours incertaine et périlleuse des airs populaires, c'est bien le jeu de timbres et de couleurs, la simplicité jouissive, la spontanéité et la sincérité de l'interprétation qui emporte l'adhésion. Si on aurait pu se passer de "La Media Bamba" introductive, cependant accrocheuse, les caprices du fleuves recèlent bien des joyaux, à commencer par le sulfureux "Ayo visto la mappamondi" de Johannes Cornago (1400-1474) où Nora Tabbush déploie un timbre évocateur et troublant, flottant de manière évanescente au-dessus des violes grainées frémissantes, dans une pénombre aux effluves d'encens, avant de s'abandonner aux délices tendres d'ariettes telles "Marizàpalos" ou "Con amores la mi madre". La dernière partie de la traversée est moins "datée" avec une succession de pièces traditionnelles mexicaines démontrant une continuité stylistique flagrante à la fois par les combinaisons de l'orchestration et l'interprétation franche mais évocatrice de l'ensemble. Ainsi, "Los Imposibles" ne renie pas quelques accents élisabéthains dans l'exposition initiale du thème au luth, tandis que les diminutions judicieuses d'Andrea De Carlo renouent avec la pratiques des thèmes et variations si chers aux XVI-XVIIe siècles, une certaine décontraction lancinante en sus, comme si écrasés de chaleur nos artistes se laissaient aller à leur inspiration talentueuse et souple. Le très rythmé "El Torito", avec ses percussions, rappelle à ceux qui l'auraient oublié la latinité brûlante du propos, servi par un Ensemble Mare Nostrum d'un naturel confondant, du cornet à bouquin jazzy de Josué Meléndez Peláez à la harpe cristalline cinglante de Lincoln Almada pour un voyage moins initiatique que festif et rêveur, et au final aussi réussi que difficilement cernable. 

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Armance d'Esparre

"Suono" (Italy) n° 474  March 2013

I ritmi e le movenze della musica ispanica materna hanno mutato il nerbo nelle note inflessioni che hanno caratterizzato nei secoli la musica del Nuovo Mondo d'oltre oceano, conquistato dopo il fatale 1492. Subito dopo i missionari cattolici, e talvolta anche con loro, sono sbarcati i musici ed è certamente interessante rapportare i diversi stilemi come fanno i ricercatori dell'Ensemble Mare Nostrum con una indagine storica attenta ai margini di poesia e di delicata musicalità delle arie e delle danze riunite nel repertorio del gradevolissimo CD. Più di due anni fa cinque volonterosi e devoti musici - Andrea De Carlo, Quito Gato, Josué Meléndez Peláez, Lincoln Almada e Annamaria Gentile - si riunirono nella Chiesa di San Giovanni Battista di Sacrofano (Roma) con i loro strumenti nobilitati dal tempo e offrirono ai sensibili microfoni canti e danze - spagnole e messicane - d'autore e popolari, datate dal quindicesimo Secolo alla fine del Settecento; la collaborazione di Nora Tabbush con la sua preziosa voce determina un clima capace di indulgere al fascino. L'assenza di forzature foniche della gustosa registrazione conserva alle realizzazioni un'aura poetica che aggiunge significato ai momenti poetici e di danza così lontani malgrado l'artificiosa e banale facilità informatica. Bravi.

 

Umberto Padroni

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http://www.suono.it/recensionidett.php?id=11313

"Musikzen" (France) November 2012
Le disque commence avec un morceau composé en 1930 sur le Nouveau Monde puis fait un saut en arrière de 500 ans pour revenir à l’Europe : inutile de chercher les frontières chronologiques dans ce programme. Géographiquement, on est dans la Nouvelle Espagne, cet immense territoire autrefois espagnol et dont le Mexique actuel est le principal héritier. La mode est au métissage, et comme on le sait grâce à Octavio Paz, aucun pays n'est plus métis que le Mexique. Le programme de ce disque le prouve : un aller-retour entre les sources écrites d’origine européenne et les traditions populaires encore vivantes au pays de l’Amérique centrale, un palimpseste écrit sur plusieurs siècles et deux continents différents. Jordi Savall et Christina Pluhar ont fait des émules un peu partout, et en bon élève l’Ensemble Mare Nostrum applique avec talent une formule désormais courante. N’y cherchez pas les couleurs criardes d’un mariachi mais plutôt les velours d’une viole de gambe, d’une guitare baroque, d’un cornet à bouquet et d’une harpe traditionnelle. Nora Tabbush y ajoute la douceur d’un accent latino-américain. Sonorités anciennes et rythmes populaires, jeu tout en nuances et balancement, cette combinaison baroque (dans un sens esthétique plutôt qu’historique) fonctionne à merveille.
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Pablo Galonce​

Diverdi (Spain) November 2012

ENTRE DOS MARES

Titulado con el nombre del más vasto virreinato del Imperio español, este disco se organiza en torno a dos ideas: la primera tiene que ver con el repertorio, que se organiza buscando en la música española de los siglos XV a XVIII las raíces de los distintos tipos de son mexicano; la segunda es cuestión interpretativa, que asienta aquí sus reales en la improvisación.

El son mexicano en todas sus variantes (hay seis principales de los que en este CD aparecen representados dos, el jarocho y el huasteco, que se unen a los jarabes de diferentes zonas del país) se canta y se baila en todo tipo de festejos populares.

Su origen está sin duda en el fértil intercambio cultural que supuso el descubrimiento y la conquista de América, y en sus aires el Ensemble Mare Nostrum ha visto resonancias de antiguos romances castellanos (Tres morillas), villancicos (Con amores la mi madre de Anchieta), melodías mediterráneas de origen incierto (Ayo visto lo mappamondi) o danzas surgidas de aquel cruce de caminos del siglo XVI, como los cumbées o las jácaras, que Santiago de Murzia dejó en manuscritos hoy conservados en México.

En el cruce de estas músicas, la soprano Nora Tabbush se impone por la frescura y belleza de su timbre, por la nitidez y la naturalidad de su emisión, pero también por el refinamiento y el cuidado en aportar colores que no rebasan nunca la línea de la sobreintepretación folclorista.

El quinteto que acompaña y asume la parte instrumental del programa (violas da gamba, cuerdas pulsadas, corneta, arpa jarocha, percusiones) se presta al mismo juego, combinando referencias cultas con colores populares, todo ello a través de una extraordinaria libertad en el fraseo y en los ritmos que termina por conformar un producto muy moderno que, aunque esté medido al detalle, suena fresco, limpio, como recién nacido en el momento de la toma sonora.  

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Pablo J. Vayón 

BAYERISCHE RUNDFUNK

(Germany) September 2012

So grausam die ganze Sache war, so Eindrucksvolles ist immerhin später daraus erwachsen: Für die indigenen Völker Mittelamerikas war die die Invasion der spanischen Eroberer seit Beginn des 16. Jahrhunderts eine Katastrophe von zuvor nie gekanntem Ausmaß. Und spätestens nachdem die Truppen des Conquistadors Hernán Cortés 1521 die aztekische Hauptstadt Tenochtitlán erobert und zerstört hatten (auf deren Ruinen Mexiko-Stadt entstand), führten die Spanier auch einen Kampf gegen die indianischen Kulturen und löschten sie fast aus. Allerdings brachten die Eroberer eine große eigene Kultur mit, die an die Stelle der vernichteten trat, sich mit deren Resten vermischte und sich schließlich zu einer neuen, wiederum ganz eigenständigen Kultur entwickelte. So auch in der Musik: Wie die Musik der Azteken klang, wissen wir nicht, aber als die von den Spaniern importierte Barockmusik der Musik der Ureinwohner begegnete, entstanden neue Stile und Formen, die sich schnell von ihren Vorbildern lösten und in eine eigene, höchstcharakteristische mexikanische Musik von Weltrang mündeten.
So neu und eigen diese mexikanische Musik aber war und ist, so viel hat sie doch "in ihrem Inneren" von ihren spanisch-barocken Wurzeln bewahrt – Grund genug für das Ensemble Mare Nostrum unter der Leitung von Andrea De Carlo, auf ihrer neuen CD diesen Wurzeln nachzuspüren und dazu ein hochbarockes Instrumentarium – Gamben, Zink, Barockgitarre, Vihuela – undogmatisch und ohne Berührungsängste mit Instrumenten der mexikanischen Folklore zusammenzubringen wie der mexikanischen Gitarre Jarana, der Arpa Jarocha und diversen Schlaginstrumenten. Crossover-Kitsch ist trotzdem nicht dabei herausgekommen, im Gegenteil: Unter dem behutsamen, subtilen Zugriff der Alte-Musik-Experten und in geschmackvollen Arrangements erblühen die alten und teilweise gar nicht so alten Stücke (denn das jüngste davon stammt aus den 1930er-Jahren) zu reizvollem, entspanntem, farbenreichem Leben, mal vital-gutgelaunt, südlich-sinnlich, mal zart und iberisch melancholiegesättigt. Und wenn dann noch die klare, nuancenreiche Stimme der Sopranistin Nora Tabbush dazu kommt, dann verschwimmen die Grenzen zwischen Folklore und "Ernster Musik", verschwimmen die Grenzen zwischen den Zeiten und Jahrhunderten auf angenehme, hochpoetische Weise. Viva el Mexico!

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Andreas Grabner

DE STANDAARD

(Belgium) September 2012

Omdat de Spaanse conquista elke vorm van endogene Mexicaanse muziek in één generatie had uitgeroeid, is op deze cd in essentie Spaanse (volks)muziek met Mexicaanse inkleuring te horen. Dit is geen hooggestemd repertoire, maar het Italiaanse ensemble Mare Nostrum zorgt voor een levendige volkse invulling, die de verbeeldingskracht van Le Poème Harmonique combineert met het Iberische stijlgevoel van Savall, maar dan virtuozer uitgevoerd. Vooral de gitaren van Quito Gato en de harp van Lincoln Almada zijn indrukwekkend.
Deze cd moet het hebben van rake arrangementen en een directe emotionele impact. Beide zijn in overvloed aanwezig en bovendien klinkt de aanpak oprechter dan het Zuid-Amerikaanse project van L'Arpeggiata. Uitermate pruimbaar dus, voor zowel de oude- als wereldmuziekliefhebber.

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http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20120913_00295158

PRESS international

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